La ville s’offre un joyau avec la rénovation de l’église Saint-Jean-Baptiste du centre de Sceaux. Les travaux ont représenté le principal investissement de la ville depuis plusieurs années.
L’inauguration des Journées du patrimoine en l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux, vendredi 16 septembre 2022, a marqué la fin d’un chantier de grande ampleur nécessaire pour consolider l’édifice. C’est en 2011 que le conseil municipal approuva le programme et le calendrier prévisionnel des travaux.
Après 7 ans de travaux et 12 millions d’euros de dépenses publiques, la ville a remis les clés de l’église à la Paroisse catholique qui en a l’usage exclusif.
Réjouissons-nous que la ville entretienne et rénove le patrimoine local. Mais osons deux observations.
Une tel niveau de dépense est il adapté ?
La ville a consacré à rénovation de l’église Saint-Jean-Baptiste plus de 7 millions d’euros, prenant directement en charge 60% de coût total des travaux. Pourquoi une telle dépense ?
La consolidation de l’édifice était nécessaire avec la reprise structurelle des murs porteurs du bas-côté nord et la restauration des façades. Cependant, le chantier a aussi porté sur la pose d’un chauffage par le sol, le dallage du sol en pierre, la rénovation de la sacristie initialement non prévue comme l’installation de nouveaux bancs pour les fidèles, la restauration des autels et des menuiseries, la création d’un nouveau mobilier liturgique, la rénovation de l’orgue plus ambitieuse qu’envisagée, la mise en lumière de l’église.
Observons que la ville a souhaité offrir un joyau et a dépensé sans compter pour son église.
Était-ce un bon choix d’investissement ?
La rénovation de l’église Saint-Jean-Baptiste du centre de Sceaux a été la plus importante dépense d’investissement de la ville ces dernières années. Était-ce un bon choix ?
La rénovation de l’église représente un investissement considérable qui n’a été possible qu’au détriment d’autres projets, qu’en limitant le désendettement de la ville et qu’en maintenant des hausses d’impôts locaux. D’autres investissements auraient pu être réalisés si la ville n’avait pas consacré autant de moyens en faveur de l’église. Pensons notamment au quartier des Blagis, dont le besoin de rénovations et d’aménagements est criant.
Observons donc que ces dépenses pour l’église de Sceaux, qui vont bien au-delà de la nécessaire rénovation de l’édifice, s’inscrit dans une politique d’investissement privilégiant le centre-ville et la conservation d’un patrimoine de prestige au détriment des services à la population, d’investissements de fond nécessaire dans d’autres quartiers et d’une gestion plus économe.
A LIRE AUSSI : Analyse du budget 2022 de Sceaux