En octobre 2021, le maire présentait en grande pompe une feuille de route municipale pour les Blagis. Deux ans après, où en est-on alors que les violences urbaines de fin juin ont touché le quartier ?
La Feuille de route municipale pour les Blagis, présentée lors du conseil municipal du 6 octobre 2021, « manque d’ambition », comme nous l’écrivions alors. De nombreux Scéens s’étaient engagés dans la démarche « Parlons ensemble des Blagis » et avaient exprimé des attentes. Faute d’engagement budgétaire précis de la municipalité, d’un programme phasé dans la durée et d’une évaluation régulière avec les habitants, on peut se demander où en sont les Blagis deux ans après .
Le maintien d’une agence France Service : vigilance !
La mobilisation des habitants contre la fermeture du bureau de poste des Blagis, décidée malgré tout début 2022, avait été forte. La création de l’agence France Services, qui comporte une agence postale communale permettant de compenser en partie la perte de service rendu aux habitants, est un moindre mal. Cependant, c’est désormais la ville et donc les Scéennes et les Scéens, qui assure le financement du service postal !
En ce sens, la pérennité de l’agence France Service et de l’agence postale communale n’est plus assurée. Une politique municipale différente pourrait lui retirer son appui. Sous couvert d’économie, des élus pourraient remettre en cause ce service public indispensable aux Blagis. Soyons donc tous vigilants.
Un CSCB dynamique au cœur des Blagis : à renforcer
Rappelons que le Centre Social et Culturel des Blagis (CSCB) est une association loi 1901 qui ne serait rien sans ses 80 bénévoles et sa petite dizaine de salariés. Les habitants des Blagis ont reconnu de manière unanime l’engagement et le dynamisme du CSCB pour le quartier. De nouveaux projets ont vu le jour, comme la rénovation de sa bibliothèque pour laquelle la ville vient d’accorder une subvention exceptionnelle.
Le CSCB est également le partenaire de nombreuses associations comme le Repair café, l’Amap, Blagis solidarité ou l’association MDB Sceaux à Vélo qui organise la vélo-école pour adultes à l’école des Blagis. Des associations qui contribuent en relation avec le CSCB au dynamisme du quartier.
Dans un contexte où les subventions accordées par la ville aux associations qui œuvrent dans le domaine social sont insuffisantes, et où certains élus critiquent le principe même de financer des associations, il est important de poursuivre et de renforcer le soutien au CSCB.
Rénovation à venir du Centre commercial : insuffisant
Haut-de-Seine habitat, a annoncé la rénovation du Centre commercial des Blagis, comprenant en particulier la réfection de l’espace central, l’isolation de bâtiments et la redéfinition de l’identité visuelle du centre. Il est bienvenu que ces travaux s’engagent enfin – le centre commercial a été construit en 1959 ! Et nous appelons à ce que les habitants y soient étroitement associés.
Cependant, ces travaux ne peuvent se substituer à un véritable projet de restructuration du quartier. Par exemple les besoins en matière de mobilité restent forts avec des liaisons vers le centre ville défaillantes, à l’image du Paladin, et l’absence de pistes cyclables. Le développement des services et des commerces doit aussi être mieux pris en compte pour faire véritablement des Blagis un second cœur de Sceaux.
Comme l’a indiqué la conseillère municipale Liliane WIetzerbin au média local « La gazette », dans 10 ans le quartier des Blagis doit devenir « un autre cœur de villes » : un lieu cohérent, en relation avec Bourg-la-Reine, Bagneux, Fontenay, « qui cohabite sans le dupliquer avec le centre-ville de Sceaux et où on a envie d’être, de faire ses courses, de se promener » .
Des évènements festifs ont vu le jour : à consolider
Nocturnes des Blagis, fête des Blagis et journée du sport au centre sportif des Blagis, sont autant d’évènements nouveaux, bien accueillis par les habitants. Las, le succès n’est pas toujours au rendez-vous et un certain essoufflement se fait déjà sentir. Les Nocturnes des Blagis, sans musique et sans restauration, animées uniquement par quelques stands associatifs, vont-elles durer ? L’effort des associations pour faire vivre ces évènements festifs risque de s’essouffler si la ville ne s’engage pas davantage. Un premier bilan s’impose afin d’en tirer les conséquences et adapter les moyens mis en œuvre.