Cuisine centrale : fin de l’histoire

En 2012, les villes de Sceaux et de Montrouge avaient lancé ensemble un projet de « cuisine centrale », avec l’objectif d’améliorer la qualité des repas aux écoliers. Douze années après, le conseil municipal de Sceaux décide d’abandonner le projet. Pourquoi ?

En 2012, les villes de Montrouge et de Sceaux créent une société publique locale afin de mutualiser leurs services de restauration collective.

2012 – Le projet est lancé

L’idée de départ était attractive et méritait sans doute d’être étudiée. Il s’agissait d’examiner l’intérêt de créer une « cuisine centrale » pour les deux villes avec l’ambition d’assurer la satisfaction des exigences sur la qualité des repas fournis (aliments bio, circuits courts, repas végétariens…) via une cuisine centrale gérée par une société publique et employant son propre personnel.

Cela devait permettre d’éviter les travers des prestataires privés qui fournissent habituellement ce type de service : ils préfèrent concentrer leurs efforts sur leurs marchés phares (par exemple les grandes entreprises) au détriment des cantines scolaires, de surcroit de petites villes, qui ne représentent qu’une faible part de marché.

2014 – Le projet est alors suspendu.

Un site d’implantation de la cantine avait été trouvé à Wissous (Essonne). Mais après les élections municipales de 2014, le nouveau maire de la commune n’a plus souhaité l’installation de la cantine sur son territoire.

Image IA

En 2017, une étude chiffre le coût du projet à 17 M€? En 2021, les villes de Fontenay-aux-Roses et Bourg-la-Reine intègrent la société publique locale, souhaitant aussi mutualiser leurs services de restauration. Fontenay-aux-Roses disposait alors de sa propre cuisine qui pouvait être agrandie pour construire une grande cuisine centrale intercommunale.

2021 – Le projet est relancé.

La cuisine centrale est prévue pour produire 12 500 repas par jour. L’ambition est grande « On aimerait être plus actifs sur le bio, les circuits courts, en travaillant avec des producteurs dans un rayon de 100 km« , annonce alors le maire de Sceaux…

Mais les nouvelles études de faisabilités ont fait apparaître un surcoût de près de 80% par rapport aux premières études, évaluant le coût du projet à 30 M€. Un surcoût dû d’une part au choix du site ( pollution, terrain instable…), et d’autre part aux normes s’appliquant à la restauration collective.

2024 – Le projet est abandonné.

Le 8 février 2024, les quatre villes membres de la société publique locale ont décidé de ne pas poursuivre ce projet après 12 années d’études. Le conseil municipal de Sceaux du 25 septembre 2024 a entériné la dissolution de la société publique locale mettant ainsi définitivement fin au projet.

Les contraintes économiques auxquelles faisait face le projet de cuisine centrale ne sont pas récentes ! Les nouvelles réglementations étaient connues dès 2018 et a fortiori lors de l’entrée au capital de Fontenay aux Roses et Bourg la Reine en 2021. Même constat, s’agissant des contraintes liées au site, à l’emprise au sol. La révélation récente de présence d’amiante ne peut pas tout expliquer.

Les Scéens ont souffert des délais pris pour mener les études et prendre les décisions. Lorsqu’un projet n’est pas viable, ce qui arrive, il faut le reconnaître et très vite ! La ville de Sceaux aura perdu dans ce projet plus de 60 000 euros, ce n’est pas rien !

Recours à une société privée

En 2018, c’est la société privée Convivio-OCRS qui a remporté l’appel d’offre pour la restauration scolaire de la ville de Sceaux. Le groupe familial réalise une production quotidienne de 400 000 repas/jour. La cuisine dont dépend la ville de Sceaux est installée à Ozoir-la-Ferrière. La société livre des repas prêts à consommer pour des villes en Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne.