La pollution lumineuse perturbe les animaux et les humains. De nombreuses villes développent des programmes de réduction de l’éclairage public. A Sceaux, l’enfouissement des réseaux et la rénovation de l’éclairage devraient s’accompagner d’un programme de réduction de l’intensité lumineuse de la ville.
L’éclairage nocturne permanent est néfaste à certaines espèces animales, les oiseaux et les insectes par exemple, ainsi qu’aux humains, une luminosité trop importante pouvant perturber le sommeil nocturne.
Il faut savoir que de nombreuses villes développent des programmes ambitieux de réduction de l’éclairage. Lille et Grenoble par exemple, mais aussi, plus près de nous, Orsay. Des études ont été réalisées dans ces villes après le développement de tels programmes avec des économies évaluées à 45 %, mais aussi une meilleure sécurité routière et aucun accroissement du sentiment d’insécurité.
Au mois d’avril 2020, la commune d’Orsay avait choisi d’expérimenter l’extinction de l’éclairage public dans certains secteurs et pour certains horaires, profitant de la réduction des horaires du RER B suite aux mesures sanitaires de la crise du covid-19. Résultats :
– réduction notable de la facture électrique,
– diminution de la vitesse de circulation des voitures,
– meilleure qualité du sommeil nocturne des Orcéens,
– pas d’augmentation des cambriolages nocturnes.
À l’issue de cette expérimentation, comme elle s’y était engagée, et tenant comptes des retours de la population, la commune a procédé à une modification des horaires d’extinction.
Pourquoi la ville de Sceaux ne mènerait-elle pas une réflexion pour réduite l’éclairage public particulièrement puissant dans la ville.
L’éclairage LED, plus intense et plus polluant.
Depuis quatre ou cinq ans, l’enfouissement des réseaux dans les rues de la ville s’accompagne d’une rénovation de l’éclairage public avec des éclairages à LED avec variation de puissance la nuit de l’ordre de 60 %. Parmi les engagements de la ville en faveur de l’environnement, annoncés en 2019, la question de l’éclairage nocturne est seulement abordée au travers de la « poursuite de la modernisation du parc d’éclairage public (LED) et de mesures d’économie d’énergie par la généralisation des réductions de puissance la nuit ».
Mais si le passage généralisé à l’éclairage LED est moins consommatrice d’électricité, cette lumière blanche bleutée crée des halos plus intenses et bien plus polluants qui inquiètent autant les défenseurs des animaux que les médecins.
Trame noire
Depuis le Grenelle de l’environnement, les municipalités peuvent adopter des arrêtés qui codifient les intensités, les couleurs et les horaires d’allumage des éclairages publics. De même, au travers du règlement local de la publicité, les collectivités peuvent limiter ou interdire les enseignes lumineuses.
Après les trames vertes et les trames bleues, qui offrent un maillage de corridors et d’espaces naturels à la faune et à la flore, la trame noire, sans plonger les villes dans l’obscurité, peut combattre la pollution lumineuse pour le plus grand bien des animaux et des humains.
La France compte 10 millions de points lumineux et la consommation énergétique de l'éclairage public dépasse les 5 TWh par an, soit l'équivalent de la production d'un réacteur nucléaire dont le cout de fabrication est de l'ordre de deux milliards d’euros. L’éclairage public n’est pas anecdotique dans l’empreinte écologique du pays, ni sur les finances publiques.