Budget 2025 : d’autres choix sont possibles

La ville a adopté son budget 2025. La gestion financière de la majorité municipale ne permet pas de dégager de nouvelles marges de manœuvre, selon la Chambre régionale des Comptes. Une nouvelle approche de la gestion locale s’impose : faire mieux en dépensant autrement.

Le budget de notre ville a des spécificités qui le rendent aujourd’hui vulnérable. Le coût des services est important en regard de celui des villes voisines et les investissements passés ont conduit à une dette élevée, dont les intérêts à verser chaque année pèsent fortement sur les comptes. L’équilibre budgétaire est également, et ce depuis plusieurs années, fragilisé par les ponctions très importantes opérées sur les collectivités par le gouvernement.

Les coupes budgétaires brutales faites par le gouvernement

Le gouvernement a fait voter une Loi de finances qui impose des coupes budgétaires brutales. Selon l’Association des maires de France, les économies demandées aux collectivités locales s’élèvent en 2025 à plus de 7 milliards d’euros, très loin des 2,2 milliards d’euros annoncés initialement. La priorité affichée par le Président de la République est de redresser les comptes publics, mais les difficultés budgétaires viennent en grande partie de la politique menée depuis son élection, avec des baisses d’impôts très importantes accordées aux plus aisés et aux grandes entreprises. Cette politique est réalisée au détriment d’une stratégie d’investissement de long terme, du maintien des services publics, et de l’adaptation au changement climatique qui nécessitent des choix pérennes et ambitieux.

La rigueur budgétaire est donc imposée à la ville par le gouvernement. A Sceaux, la majorité municipale s’offusque d’ailleurs fort justement de cette politique qui asphyxie notre commune. Elle continue cependant de soutenir la politique du Gouvernement. Un double langage difficile à comprendre.

Sceaux a toutefois des atouts, a rappelé Liliane Wietzerbin, conseillère municipale. Les revenus liés aux droits de mutation sont plus élevés qu’ailleurs et les actions menées, si elles ont conduit à un endettement important, ont permis en contre partie aux familles scéèenes de bénéficier de nombreux services publics -notons récemment la politique de réussite éducative- ainsi que d’aménagements et d’équipements de qualité. La ville a aussi mené une politique volontariste d’acquisition, notamment de locaux commerciaux, et de construction de logements sociaux qui permet de respecter une certaine mixité sociale. Le dynamisme des associations sportives, sociales, culturelles, aidées par la ville, est aussi un point positif et une spécificité de la ville.

Ces atouts, il est nécessaire de les préserver. C’est le sens de la pétition pour le maintien des services publics et des aides aux associations, lancée par Sceaux en commun et qui compte aujourd’hui presque 300 signatures.

Les Scéennes et les Scéens accordent une grande importance aux services publics locaux et aux associations locales et ne veulent pas qu’ils soient fragilisés par le contexte budgétaire actuel.

A Sceaux, une autre politique s’impose

C’est pourquoi, aujourd’hui, une autre politique s’impose, pour dégager les marges de manœuvre nécessaires au maintien de la qualité de vie à Sceaux.

C’est d’abord au niveau des investissement qu’il faut agir, comme la Chambre régionale des comptes l’a rappelé à la ville en lui demandant de formaliser un plan pluriannuel d’investissement. Il est possible, par exemple, d’éliminer certains investissements de prestige comme la troisième bulle de tennis (900 000 euros !) ou d’en retarder certains, comme ceux relatifs à la réfection du parvis de l’église ou de la place des Ailantes.  Il semble étonnant également que la décision de continuer à investir dans la vidéosurveillance ne soit pas soutenue par un bilan démontrant l’efficacité d’une telle décision au regard, par exemple, d’une augmentation du nombre de médiateurs.

Il est aussi possible de limiter les dépenses inutiles, comme la communication autour des « Parlons ensemble », ou comme la facture en électricité qui va augmenter fortement en 2025. Les chiffres du rapport montrent que la ville a réalisé très peu d’économie sur sa consommation d’électricité, malgré le plan de sobriété énergétique qu’elle a adopté : seulement 2% d’économie sur les volumes consommés alors que les prix se sont envolés. Alors, pourquoi la ville refuse-t-elle de considérer le puissant levier d’économie représenté par une rationalisation de l’éclairage public au cœur de la nuit ? Ce n’est pas un levier du passé, c’est un impératif économique et écologique. Dans une réponse à une questions orales posée en Conseil municipale par Liliane Wietzerbin, le maire a reconnu que cela permettrait d’économiser 26% de la facture d’électricité de la ville.

La présentation du budget par la majorité municipale indique que l’optimisation de la gestion et la réalisation d’économie permet malgré tout de réaliser la politique de la ville. Mais ces économies n’apparaissent pas ! Comme si on pouvait continuer comme avant, sans tenir compte du fait que le gouvernement ponctionne le budget de Sceaux et que l’endettement de la ville pouvait continuer à croitre.

D’autres choix budgétaires sont nécessaires mais cela implique une nouvelle approche de la gestion locale : faire mieux en dépensant autrement. Le budget de la ville reste figé dans une logique de hausse qui a atteint sa limite pour les Scéens. Employons mieux l’argent public pour redonner à la ville des marges de manœuvre.


Subventions aux associations : une baisse importante sur la durée du mandat

A l’approche des élections municipales de mars prochain, le budget 2025 voit une augmentation de l’ensemble des subventions versées aux associations de +2,9% par rapport à l’année dernière, cela correspond environ à  l’inflation.
Sur le mandat municipal, en mettant de côté le CCAS et l’Amicale du personnel, associations dépendantes de la municipalité, l’augmentation des subventions est de 4,5% sur 6 ans alors que l’inflation a été de 17%. Autant dire que les associations scéennes ont vu leurs subventions se réduire de plus de 10 % en moyenne.

Les associations sportives

Une subvention a augmenté plus fortement, celle du Club de Basket (210 000 €) en hausse de 10,5% depuis 2020. Ce seul club accapare 60% des subventions aux associations sportives. Il serait intéressant d'en connaitre les raisons et ce que cela rapporte in fine à la ville.
Hors basket, les clubs sportifs (une quinzaine) ont vu leur budget stagner depuis 2020, soit une baisse relative de plus de 15%.

Les associations sociale et de solidarité

Alors que la crise sociale s’accentue, les subventions aux associations sociales- solidarité-santé n’ont augmenté que de + 3,3 % en 6 ans soit une diminution de l’ordre de 15 %. Le CSCB voit, pour la première fois depuis 5 ans, sa subvention augmenter pour simplement compenser l’inflation de l'année. En 6 ans, l'aide de la ville au Centre social n'a pas cessé de diminuer.

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