La municipalité nous invite à venir parler de notre ville. Que penser de ce dispositif « Parlons ensemble » qui semble bien loin de permettre une réelle participation des habitants. Participer, c’est co-construire des politiques locales.
La municipalité vient de lancer une nouvelle édition de la série des « Parlons ensemble » . Après « le centre ville » en 2017, « l’Europe » en 2018, « l’environnement » en 2019 et « les Blagis » en 2021, voici venu en ce mois d’octobre le temps de parler « de Sceaux ».
A l’approche des élections municipales, dans 18 mois, l’initiative « Parlons ensemble de Sceaux » est profitable pour le maire qui saisit ainsi l’occasion d’entendre les habitants pour préparer sa communication de campagne. Mais avec les dispositifs « Parlons ensemble », reproduits à l’identique depuis 12 ans, nous sommes très loin, malgré ce que veut nous faire croire la municipalité, d’un véritable outil de participation. La surprise de voir déployé ce dispositif une nouvelle fois est d’autant plus grande que, en 2021, le « Parlons ensemble des Blagis » avait déjà illustré son absence d’intérêt. Il s’étaitt in fine conclu par un plan de communication autour d’une feuille de route largement pré-écrite et par la déception des habitants, qui avaient exprimé beaucoup d’attentes .
Comment cet exercice pourrait-il être qualifié de concertation alors qu’il n’y a ni thématique affichée, ni projet précis sur lequel les Scéens seraient amenés à se prononcer ou à débattre ? Les vidéo présentées sont une succession de paroles de Scéennes et Scéens exprimant des impressions générales sur la ville, souvent contradictoires. Il n’y a pas de thème précis, ni de ligne directrice. De la même façon, les cinq réunions publiques prévues se déroulent sans thématique annoncée, sans document préparatoire, sans qu’aucun groupe d’habitants ne soit associé à la préparation des différentes réunions.
Un coup de com !
Cette opération, réalisée avec une agence de communication et fort couteuse en raison de la réalisation de nombreuses vidéos, ne débouche généralement sur aucune proposition concrète et semble, pour la municipalité, uniquement l’occasion de communiquer largement et à grand frais autour de son bilan. Elle lui permet aussi de recueillir, au frais de la ville, des idées pour le portage de sa liste aux prochaines municipales.
En réalité, la « participation » est un outil qui vise à permettre aux citoyens d’influencer directement sur les décisions qui touchent à leur cadre de vie et à la gestion des services publics. Les habitants doivent pouvoir exprimer leurs besoins mais aussi proposer des projets et co-construire des politiques avec les élus. Cela demande des initiatives conçues dans la durée, avec une accompagnement des habitants, des temps d’information, de réflexion et de travail.
Les Scéens souhaitent être impliqués et consultés au quotidien sur les décisions majeures qui les impactent. Ils estiment que trop de choix sont faits en petits comités, entre élus. Or de nombreux habitants de Sceaux sont prêts à se mobiliser pour leur ville, à élaborer ensemble des projets et des propositions concrètes. C’est une richesse pour notre ville et un atout.
A quand, enfin, un « Construire ensemble » digne de ce nom ?
Le même dispositif qu’en 2012 !
A l’approche des élections municipales de 2014, le maire actuel de Sceaux avait déjà lancé ce dispositif « Parlons ensemble ». Douze années plus tard, comme si le souhait d’implication des habitants n’avait pas évolué, comme si aucune nouvelle technologie ne permettait aujourd’hui de véritablement tenir compte de l’avis des habitants, le dispositif est reproduit à l’identique. Déjà, en 2012, des vidéos et cinq rencontres publiques avaient été organisées… A noter que la municipalité s’était appuyé sur la « participation » de 800 habitants pour justifier son programme électoral.