Le projet de géothermie sur les villes de Sceaux, Fontenay, Bourg-la-Reine se concrétise. S’il devient réalité, cette installation d’un montant global prévu de 63 millions d’euros permettra de chauffer 15 000 logements à partir de 2028.
Le principe de la géothermie est simple et se fonde sur le fait que dans les nappes profondes du bassin parisien, localisées à 1500 m de profondeur (nappes du « Dogger »), la température de l’eau est d’environ 65 degrés. Cette eau est « pompée » et utilisée dans un réseau de chauffage urbain auquel elle transmet de la chaleur à travers un système d’échangeur. Puis elle est réinjectée dans le Dogger à une température d’environ 40 degrés.
Un investissement de 65 millions d’euros
Le principe est vertueux et le projet mérite sans conteste d’être étudié. Cependant, les investissements nécessaires pour réaliser les forages, la construction des réseaux, l’exploitation des installations sont très importants : ils devront être couverts par un nombre suffisant de logements raccordés et un prix de vente de l’énergie adapté (pas trop élevé en regard du prix des autres énergies). Ainsi, les risques techniques et économiques sont significatifs et doivent être pris en compte à chaque étape du projet ; des études complémentaires sont nécessaires avant d’engager définitivement la construction, il faut qu’elles soient menées.
Pour conduire le projet, une Société Publique Locale (SPL) GéoSud92 vient d’être crée. Elle regroupe les villes de Sceaux (17% du capital), Fontenay aux Roses (27%), Bourg La Reine (4%) et le Sipperec* (52%). Sceaux y contribue à hauteur de 425 000 euros, initialement, mais sa part augmentera au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Ce qui fait le succès d’un projet est son intérêt pour la collectivité mais également la rigueur de son pilotage et de sa gestion. Ce projet-ci ne fait pas exception.
La gouvernance controversée de la société de gestion du projet
Or les modalités de gouvernance figurant dans les statuts de la société GéoSud92 sont inquiétantes : possibilité pour les administrateurs d’être âgés de plus de 80 ans, cumul possible des rôles de Président et de Directeur général, des conditions de rémunération floues,… Lors du conseil municipal du 8 décembre 2023, Liliane Wietzerbin a proposé des évolutions des statuts de GéoSud92 : « il est nécessaire de se caler sur des modalités de gouvernance conformes aux bonnes pratiques, de respecter par exemple une limite d’âge de 65 ans pour le Président ou le DG, d’interdire le cumul de ces deux rôles et de permettre à des experts indépendants de siéger au conseil d’administration, un projet à 63 millions d’euros, c’est sérieux ! » .
Il ne lui a pas été amené de réponse, c’est grand dommage.
(*) Le Sipperec est un syndicat intercommunal de gestion de la distribution d’électricité et du développement des énergies renouvelables pour le compte de communes d’Ile-de-France. La compétence « énergies renouvelables » compte 80 adhérents.