Élue de notre commune, notre députée déserte grandement le terrain local. Maud Bregeon mise sur sa carrière politique nationale. N’en aurait-elle pas oublié ses électeurs et nos communes ?
Maud Bregeon, notre député, va-t-elle entrer au Gouvernement ? Selon certains articles de presse, elle serait sur la liste des prétendantes. Elle quitterait alors la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, qui l’a élue il y a tout juste un an, en juin 2022. Conseillère municipale de Levallois-Perret, elle avait déjà quitté la ville pour se faire élire sur la circonscription voisine.
Maud Bregeon est une députée active. Elle intervient régulièrement dans les médias pour défendre la politique du gouvernement et fut particulièrement mobilisée pour s’opposer au mouvement populaire contre la réforme des retraites. Elle est aussi extrêmement zélée pour promouvoir le nucléaire. Ancienne salariée d’EDF, elle est aujourd’hui « la cheffe de file de la majorité parlementaire sur le nucléaire », comme l’intronise un article de Mediapart titré « la députée EDF ».
« La députée EDF »
L’Assemblée nationale n’y a pas vu de conflit d’intérêt, puisque la parlementaire a démissionné d’EDF le lendemain de son élection. Maud Bregeon ne se prive donc pas de promouvoir la relance du nucléaire, tant attendue par EDF, et truste bien des postes qui lui permette d’être influente. Rapporteuse de la loi relative à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires, membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, du Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire.
Et pour notre circonscription, que fait notre députée ?
Pendant la campagne électorale, on la voyait arpenter nos communes, présente lors des évènements à la rencontre des électeurs. Mais depuis un an ?
Élus de la Nation, les députés le sont aussi d’une circonscription. Ils y sont présents, en règle générale, plusieurs jours par semaine. Ils s’intéressent normalement à leur territoire et y sont souvent des interlocuteurs privilégiés des élus locaux, des services de l’État, des milieux socioprofessionnels et des associations.
La meilleure arme entre les mains du parlementaire pour intervenir sur un problème soulevé dans sa circonscription est la question écrite posée au gouvernement. En un an de mandat, Maud Bregeon n’a déposé qu’une seule question écrite ! Dans le même temps, les autres parlementaires en ont posé en moyenne 31 et ses collègues macronistes pas moins de 44 chacun.
Promesses non tenues
Candidate, Maud Bregeon avait pourtant promis aux Antoniens, Scéens, Châtenaisiens et Réginaburgiens, qu’elle interviendrait pour « garantir le respect du calendrier d’amélioration, de désaturation et de renforcement de la ligne du RER ». Elle affichait alors que la sécurité dans nos communes était sa priorité et qu’elle agirait en faveur du « renfort des moyens humains et matériels de nos forces de l’ordre en doublant la présence policière sur le terrain ». Elle avait aussi fait miroiter que « notre circonscription serait un territoire d’essai de la mesure gouvernementale permettant d’offrir une solution de garde accessible pour tous les parents d’enfant de moins de 3 ans et pour toutes les familles ». Promesses oubliées.
En ce mois de juin, Maud Bregeon arpentait la France dans le cadre d’un tour de France de l’énergie. Mais arpenterait- elle sa circonscription pour être à l’écoute des habitants et agir enfin ? Les problèmes de nos communes ne sont manifestement pas une priorité pour notre députée. La carrière politique de Maud Bregeon semble bien faire l’impasse sur le local qui n’est qu’un marchepied pour viser d’ambitieuses hautes fonctions nationales que son allégeance au macronisme lui fait aujourd’hui espérer.