Opinion par Liliane Wietzerbin
La municipalité fait la promotion du super-éthanol E85, bio-carburant produit à partir de cultures intensives responsables de déforestations et de pollutions chimiques. Ce n’est pas une mesure écologique, explique Liliane Wietzerbin.
Depuis 2019, la Métropole du Grand Paris a mis en place une zone à faibles émissions (ZFE) et depuis juillet 2019, tous les véhicules en Crit’air 5 ne peuvent plus circuler entre 8 h et 20 h, du lundi au vendredi. À partir du 1er juin 2021, ce seront les véhicules en Crit’air 4 et le 1er juillet 2022, Crit’air 3.
La mairie a souhaité, par un vœu déposé lors du Conseil municipal du 17 décembre 2020, demander au ministre de la Transition écologique et au président de la Métropole du Grand Paris que les véhicules utilisant du super-éthanol E85 puissent entrer dans la catégorie « protégée » Crit’air 1, quelle que soit la date de mise en circulation.
Liliane Wietzerbin est intervenue lors du conseil municipal pour s’opposer à ce vœu. Le bioéthanol, sans doute moins émetteur en CO2 et particules fines, est néanmoins produit à partir de cultures intensives de betteraves à sucre qui sont ensuite distillées et transformées dans des raffineries en bioéthanol. Même si en France, ces cultures ne représentent qu’une toute petite portion, elles peuvent se faire sur des terres qui sont au départ dédiées à l’alimentation et utilisent des engrais chimiques. Certains pays comme le Brésil ou l’Argentine consacrent une grosse partie de leur territoire au développement des biocarburants au détriment de la production alimentaire, entraînant difficultés à alimenter les populations et hausse des prix de denrées comme le blé ou le soja.
Ce n’est pas une bonne idée que d’aller vers ce type de cultures ou tout au moins de l’encourager. Selon Liliane Wietzerbin, cela va à l’encontre de l’image de Sceaux qui prétend porter les valeurs de circuits courts, de consommation de produits biologiques de qualité.
Liliane Wietzerbin, conseillère municipale de Sceaux