Plus la ville communique sur le vélo, moins elle prend en compte la demande des cyclistes pour des pistes cyclables sécurisées.
Plaquettes et articles dithyrambiques dans le journal municipal, évènements multiples pour « découvrir les initiatives de la ville en faveur des mobilités douces », label en nombre, adhésion à des dispositifs nationaux … Lors du dernier conseil municipal, il a encore été proposé de désigner un « référent qualité » à Sceaux pour le label « Accueil Vélo ». Pas de doute, la communication sur le vélo en ville est omniprésente et s’est érigée en art à Sceaux.
Trop de mesures symboliques, trop d’auto(sans jeu de mot !) satisfaction.
Observons par exemple le long article “Sceaux, la culture vélo” du magazine de la ville de mai dernier.
La municipalité y tire un peu trop fortement la couverture à elle. Elle réussit le tour de force de publier un article sur le vélo à Sceaux en ne citant pratiquement pas les actions menées par l’association Sceaux à vélo. Or la ville a la chance de compter une association motrice, innovante, compétente et facilitatrice, qui conduit plusieurs actions importantes, comme la Bourse à vélo ou la Vélo-école pour initier les adultes à la pratique du vélo. Cette association mobilise également fortement autour de projets en faveur du vélo notamment dans le cadre du budget participatif et se montre constructive et ouverte dans ses propositions.
Pourquoi la municipalité a-t-elle tant de mal à reconnaître l’engagement des cyclistes et les réalisations de leur association ?
Le problème essentiel à Sceaux : la création de pistes cyclables sécurisées
Parce que la municipalité ne prend pas en compte le problème essentiel à Sceaux, que soulèvent les associations et les experts des circulations douces. Celui de la création de pistes cyclables sécurisées permettant une circulation séparée de la chaussée. La Région IDF prévoit 680 km de nouvelles lignes cyclables reliant entre eux les grands pôles de la région. Et le département vient de voter l’aménagement de 120 km d’itinéraires cyclables.
Mais à Sceaux, c’est le principe des rues partagées qui est privilégié, c’est à dire des rues où vélos et voitures sont censées rouler ensemble. Un choix qui peut s’avérer judicieux pour les petites rues où circulent peu de voitures et où les limites de vitesse, 30 ou 20 km/h, sont à peu près respectées. Mais un choix que dénoncent les associations et de nombreux cyclistes dès lors que la circulation est un peu soutenue, comme sur de nombreux axes à Sceaux, ou que l’on souhaite permettre aux enfants de circuler en deux roues dans la ville. La municipalité n’est pas favorable aux pistes cyclables séparées de la chaussée qui demandent des aménagements et, bien souvent, la suppression de quelques places de parking.
Cette opposition, qui s’illustre dans les aménagements prévus Place Charles de Gaulle, fait que la ville n’apparait plus en pointe dans le développeur du vélo. Alors on peut se vanter des labels obtenus par la ville, mais par exemple dans le Baromètre des villes cyclables, Sceaux est tout juste dans la moyenne, avec une note de 3,49 en baisse par rapport à 2017.
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