Appel à l’extinction des feux à Sceaux.

La ville de Sceaux a prévu un budget de 700 000 € pour ses dépenses de consommation électrique, en augmentation de 30% par rapport à 2021. Or ce budget va s’avérer nettement insuffisant au regard de l’explosion du prix de l’énergie. La plus grande part de ce budget est consacrée à l’éclairage public, particulièrement intense à Sceaux, dont le coût à déjà doublé en quelques années.

La Fédération nationale des collectivités (FNCCR) a rappelé que l’éclairage public est « un gouffre financier pour les collectivités », et représente dans la plupart des cas le premier poste de consommation d’électricité des communes.
La FNCCR révèle que le coût de fourniture d’électricité pour les collectivités va vraisemblablement doubler cette année. Or il est possible de diminuer « de 50 à 75 % »  la consommation d’énergie de l’éclairage public.

Il faut agir sans tarder et éteindre l’éclairage public à Sceaux de 1h30 à 4h30 du matin.

Les solutions sont connues pour réduire la facture électrique de la ville. Et la première des solutions est d’éteindre l’éclairage public une partie de la nuit. Les Scéens sont tout à fait prêts à comprendre cette nécessité, ils ne sont pas moins aguerris sur le sujet que les habitants des nombreuses villes qui ont, par cette mesure, diminué de près de 50% leurs dépenses annuelles d’électricité.

Depuis le 1er juillet, dans 14 communes du Val-d'Oise l'éclairage public est éteint de 1h30 à 4h30 du matin. 
L'une de ces communes, Cormeilles-en-Parisis, dont la population est égale à celle de Sceaux, a évalué que l'économie réalisée est d'environ 1 million d'euros.  
L'appel à la sobriété énergétique lancé par le gouvernement fin juillet a été entendu par de nombreuses autres communes, qui ont décidé d'éteindre ou de réduire l'éclairage public la nuit. 

L’appel à l’extinction des feux à Sceaux, lancé en septembre, répond aussi également aux exigences environnementales. On sait de longue date que l’éclairage nocturne permanent est néfaste à certaines espèces animales, les oiseaux et les insectes par exemple, ainsi qu’à la santé humaine, une luminosité trop importante pouvant perturber le sommeil nocturne.

La ville de Sceaux avait fait l’expérience, il y a une dizaine d’années d’une extinction totale de l’éclairage public dans le quartier Marne-Musiciens.  Déjà à l’époque, « la moitié des riverains étaient pour, l’autre moitié était contre, et on n’a effectivement pas constaté d’augmentation des faits de délinquance dans ce quartier la nuit », a indiqué le maire. A la suite de la demande récente de l’association Sceaux en commun, la maire a annoncé que la question de l’éclairage nocturne pourrait être traitée par le Conseil consultatif des Transitions. « On pourrait imaginer de proposer de renouveler l’expérience sur un quartier de Sceaux », a-t-il même envisagé lors du conseil municipal du 8 octobre 2020. Depuis, malgré un début de concertation laborieux sur le quartier Marne-Musiciens, aucune mesure n’a été prise.

L’enquête biaisée de la municipalité

Pour ne pas rester inactive, la municipalité a lancé en septembre une enquête auprès des Scéens « Dans l’éventualité où vous seriez favorable à une réduction d’éclairage à Sceaux« . Un questionnaire élaboré par l’Institut Paris Région mais que la municipalité présente sans aucune explication des enjeux de la réduction de l’éclairage, des économies réalisables, des expériences de nombreuses villes.
Des questions orientées sur la sécurité. « La liste des raisons proposées dans ce questionnaire (violence sexuelle, sur la personne, … ) est suffisamment anxiogène pour inciter toute personne à répondre que l’éclairage la nuit est indispensable, même par les personnes qui ne sortent jamais après 22h« , dénonce un habitant découvrant le sondage. « On pourrait presque faire un exercice d’analyse de texte sur cette enquête pour relever ce qui est de nature à orienter les réponses« , réagit une Scéenne sur les réseaux sociaux. « Biaisée et très inégale dans la pertinence et la formulation des items proposés« , « Je ne suis pas persuadé de la pertinence de ces 31 questions, ils nous prennent vraiment pour des…« , constate deux autres habitants face à cette enquête qui fait réagir .

Appel à l’extinction des feux à Sceaux.

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